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Message par OTR Ven 15 Oct - 15:12

envoie de notre ami Gilles PLANSON ...

Jean-Pierre Fontenay : le coureur devenu organisateur Accueil

14 octobre 2010 Dakar et environnement, vraiment incompatibles ?
Le Dakar est sans aucun doute le rallye le plus célèbre du monde. Depuis plus de 30 ans, cette course traverse les déserts africains et sud-américains, donnant naissance à ses légendes et drames. Le Dakar est une passion, un rêve pour beaucoup. Il est aussi une insulte et un scandale pour d’autres. Il suffit de surfer quelques minutes sur Internet pour trouver des centaines d’articles dénonçant les aspects sécuritaires et environnementaux de cette course. C’est sur ce dernier point que je souhaite me pencher aujourd’hui. En effet, les critiques ne manquent pas concernant le non-respect environnemental du Dakar. Voici donc un état des lieux des conséquences écologiques du Dakar sur les terrains traversés, et sur les efforts mis en place par l’organisation pour en limiter les causes.

Limiter les émissions de CO2

Le premier bilan carbone de l’épreuve a été réalisé en 2007. Au total (c’est à dire incluant les véhicules, déplacements de l’organisation et du matériel…), il s’élevait à 22 000 tonnes équivalent C02. De part les terrains qu’il traverse et la nature de son sport (automobile), l’image du Dakar reste associée à celle du « pollueur destructeur » qu’il faut cependant relativiser. À titre de comparaison, un grand prix de Formule 1 rejette la même quantité de CO2 et une coupe du monde de foot en rejette plus de 2,8 millions de tonnes.

L’organisation pense réduire un peu plus encore ce bilan cette année, notamment grâce aux limitations de la puissance des véhicules (puisque il est impossible de freiner les pilotes). Il y a par exemple aujourd’hui 50% de motos 450 cm3 (donc plus petites que les 690 cm3), et il y en aura 100% en 2010. Les camions possèdent un limiteur de vitesse et les voitures sont bridées.

Comment mieux respecter les déserts traversés ?

Nous avons tous en tête des images de camions surpuissants ou de 4×4 débridés roulant à plus de 150 km/h dans le désert. Comment ne pas penser, en voyant ces images, qu’ils ne détruisent pas tous sur leur passage ? Pourtant Le fait d’avoir participé aux réunions de finalisation du tracé du parcours et à l’écriture du Road book des étapes chiliennes m’a permis de les appréhender autrement.

En effet, le parcours chilien du Dakar 2010 a été validé en dernière instance par la SNIT (Sistema Nacional de Coordinación de Información Territorial), représentant l’ensemble des organisations environnementales chiliennes. Le parcours a été considérablement modifié suite à ces réunions, et des « way points »(points de passages obligatoires) ont été rajoutés pour obliger les participants à éviter les zones sensibles (hiéroglyphes, traces de charrettes du début du siècle, végétaux et roches rares…). Equipés de GPS, les concurrents n’ont pas d’autres choix que de contourner ces lieux, sous peine d’être sanctionnés (jusqu’à la « mise hors course »). Les hors-pistes sont très peu présents (entre 5 et 10% d’une étape) et très encadrés.
Les bivouacs (2500 personnes par jour tout de même) seront eux aussi soumis à des règles strictes : tris des déchets, consommation raisonnable d’eau, équipes de ramassage (huiles, pneus)… Chaque soir, un organisme indépendant chilien notera l’organisation.

Cristian Aqueveque, secrétaire exécutif de la SNIT, que j’ai eu l’occasion d’interviewer à Santiago, a d’ailleurs souhaité soulever un point intéressant : « Le Chili est un pays immense. Nous avons des sols très riches et variés. Cependant, nous n’avons pas les moyens financiers d’étudier en détail nos déserts. En Juillet, lorsque les archéologues ont suivi les recos pendant 15 jours, ils ont pu analyser sérieusement les terrains traversés par la course, et ainsi, mieux connaître notre pays, tout en le protégeant. En un sens, même si cela peut paraître paradoxal, le Dakar nous a aidé à mieux connaître et protéger nos sols».

Autre point tout aussi surprenant démontrant que le passage du Dakar n’est pas nécessairement néfaste pour l’environnement : nous traversions hier des dunes infestées de déchets. Ces déchets proviennent d’une décharge en plein air, très exposée au vent, qui, naturellement, disperse ces sacs plastique et autres objets sur des dizaines de kilomètres. Un triste et révoltant spectacle. Le gouvernement chilien a promis que ces dunes seront intégralement nettoyées avant le passage de la course. Un engagement à vérifier au moment du départ.

Montrer l’exemple et faire évoluer les technologies vertes ?

La question des véhicules propres se doit d’être également posée dans cet article. En effet, les véhicules utilisant des carburants « bio » sont très peu nombreux (une petite dizaine de motos et de 4×4). Il n’existe pas non plus de véhicules électriques aujourd’hui. David Castera, directeur sportif de la course, pense que non seulement, les véhicules du Dakar vont devenir plus propres, mais en plus, contribuer au développement de ces technologies vertes « Le sport automobile est à la base de toutes les innovations technologiques apportées sur les véhicules grand public. Les avancées concrètes dans le domaine environnemental une fois réalisées sur le Dakar, se ressentiront sur les véhicules grand public ».

Les études démontrent que le consommateur accorde de plus en plus d’importance à la propreté de son véhicule. Or, le Dakar, comme le reste des sports automobiles est une véritable vitrine pour les constructeurs qui souhaitent mettre en avant la possibilité d’allier performance sportive et respect environnemental. De plus, nombreuses sont les marques qui ne souhaitent plus associer leur image à une course « sale ». Etant impossible de participer au Dakar sans l’aide financière de sponsors, de nombreux projets verts sont actuellement à l’étude (motos électriques, panneaux solaires…) et n’ont pas d’autres choix que d’être concrétisés.

Certes, le Dakar est une course automobile traversant les plus beau endroits du monde, parfois même les plus fragiles. Cependant, il me paraissait important d’aller au delà de la simple image « gros 4×4 = méchant pollueur ». Les membres de l’équipe que je suis durant ces 20 jours, comme la plupart des concurrents du Dakar, sont des amoureux du désert. Ils souhaitent y passer du temps, mais aussi le préserver et le protéger. Les réunions interminables auxquelles j’ai assisté à Santiago et les longs débats sous 40° dans les dunes pour choisir telle ou telle piste m’ont convaincu de ce respect et de cette humilité face aux déserts. Il nous reste maintenant à vérifier si tous ces engagements seront respectés, et si toutes ses prévisions se réaliseront. Le débat est ouvert…

Allez voir et commenter... avec modération !

Et faire suivre...

http://dakar2011.blog.lemonde.fr/2010/10/14/dakar-et-environnement-vraiment-incompatible/
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